Les contenus de la région '' vous seront proposés par défaut, en plus des contenus nationaux sur tout le site. Ce choix s'appliquera également lors de vos prochaines visites.

Vous disposez d'une adresse @inserm.fr, @aviesan.fr, @anrs.fr,
Connectez-vous pour accéder aux pages réservées, pour voir directement
les contenus de votre délégation et pour organiser vos outils Inserm.
© 3D Animation Production Company de Pixabay

Hausse du budget des publications en open access de 2015 à 2020

Une enquête confirme la progression du nombre d'articles en libre accès à l'Inserm. Elle dresse un bilan des coûts liés aux frais de la publication en open access (Article Processing Charges, ou APC), dont l’augmentation a porté à 5,6 millions d'euros le budget de l'Institut pour les publications (abonnement + open access) en 2020.

National
A+ / A-

Le réseau Couperin, qui regroupe les établissements universitaires et de recherche pour l’accès aux publications numériques, mène, depuis plusieurs années, une étude nationale au long cours pour évaluer les dépenses liées aux publications en open access. Deux enquêtes, de 2017 (pour les chiffres de 2015 à 2016) et 2021 (pour la période 2017 – 2020), auxquelles ont participé l’Information scientifique et technique, et les Affaires financières de l’Institut, permettent de faire le point sur la question à l’Inserm.

Combiner les données du Web of Science et de Safir

Le nombre total de publications a été identifié sur la plateforme d’information scientifique et technique Web of Science. Il s’agit d’articles, letters, data papers ou reviews qui présentent au moins une affiliation Inserm et qui répondent aux critères de l’open access suivants : mise en accès libre immédiate et présence d’une licence Creative Commons. Les données comptables proviennent de Safir, le logiciel de gestion financière de l’Institut, grâce auquel l’identification des publications correspondant à chaque ligne comptable a permis de déterminer le type de dépense :

  • Article Processing Charges (APC) Gold, pour les articles publiés dans une revue en open access ;
  • APC hybride, pour les articles publiés en open access dans une revue à abonnement ;
  • frais hors APC, pour des frais de pages et d’illustrations en couleur que font payer certaines revues par abonnement.

Forte croissance du nombre d’articles en libre accès

Entre 2015 et 2020, le nombre de publications de l’Inserm « diffusées de façon numérique, gratuite, et respectueuse du droit d’auteur », a crû rapidement. Qu’ils soient Gold, ou hybrides, la part de ces articles est passée de 24 % à 39 % de l’ensemble des publications annuelles de l’Institut. En y ajoutant les publications libérées par les éditeurs après une période d’embargo (qui ne relèvent pas à proprement parler de l’open access), cela porte à 63 % la part d’articles publiés en 2019 et librement accessibles à la date d’analyse en 2021. Dans le même temps, les publications « classiques » dans les revues à abonnement augmentaient légèrement en valeur absolue, mais accusaient un recul en valeur relative.

Les frais de l’open access s’ajoutent au coût des abonnements

L’accroissement du nombre de publications en open access (majoritairement de type Gold) a mécaniquement entraîné une augmentation des frais liés aux publications. Par ailleurs, le coût moyen des articles en open access augmente d’année en année, pour progresser de 32 % sur la période étudiée. Ce montant est plus élevé dans le modèle hybride (2 811 € en 2020) que dans le Gold (2 190 €). Le prix moyen par article hors APC est d’environ 1 500 €.

Ainsi, les frais de publication en open access, dont le coût global pour l’Inserm était inférieur à 1 million d’euros en 2015, s’est élevé à plus d’1,8 million d’euros cinq ans plus tard. Ces frais sont partagés, car éligibles dans les financements de l’ANR, de l’Europe et des autres partenaires. Néanmoins, de 2018 à 2020, la part moyenne prise en charge sur des fonds propres de l’Institut s’est élevée à 42 %.

Le coût du facteur d’impact en 2020

Le prix d’une publication dans une revue open access augmente avec le facteur d’impact (4 211 € pour Nature Communications de facteur d’impact 14,5). Il se situe aux alentours de 2 200 € à 2 900 € pour les revues dont le facteur d’impact est compris entre 5 et 7. Les coûts les plus faibles sont le fait des mégarevues : PLoS One (1 510 €) et Scientific Reports (1 537 €).

Les plus hauts pourcentages d’articles pris en charge par l’Inserm en 2020 ont été observés pour les revues Cell Death Disease (40 %, facteur d’impact 8,4), Translational Psychiatry (37 %, facteur d’impact 6,2) et Frontiers in Cellular Neuroscience (43 %, facteur d’impact 4,7).

Même si, pour faire évoluer les modalités d’évaluation, beaucoup d’établissements, dont l’Inserm, ont signé la San Francisco Declaration on Research Assessment (Dora), les revues prestigieuses restent attractives et leur taux de sélectivité (ou de rejet) se répercute sur le coût des Article Processing Charges.


En 2020, l’Inserm a consacré plus de 5,6 millions d’euros aux publications

Si le budget consacré aux abonnements est resté globalement stable sur la période étudiée, le financement des APC a porté à plus de 5,6 millions d’euros en 2020 (contre 4,7 millions d’euros en 2015) le budget annuel de l’Institut pour les publications scientifiques (en tenant compte du « débasage freedom Elsevier » qui correspond à une dotation pour l’Inserm acquittée directement par le ministère).

Sortir du modèle des abonnements

Cette enquête met en évidence la tension économique créée par la coexistence des modèles de lecteur-payeur des revues à abonnement, et d’auteur-payeur des revues en open access. Différentes stratégies sont envisagées pour accélérer la transition vers l’accès ouvert et sortir du modèle des abonnements.

Ainsi, en 2019, la Coalition S, qui rassemblait des financeurs, dont l’ANR, a établi des directives pour rendre librement et immédiatement accessibles les publications financées par des fonds publics. Il s’agit du Plan S, amplement discuté et précisé dans sa mise en œuvre tout en conservant ses grands principes. À présent, une stratégie de non-cession des droits aux éditeurs est en préparation (Plan S Rights Retention Strategy).Enfin, une autre stratégie, qui reste cependant controversée, propose de coupler open access et abonnements. Elle repose en particulier sur les « accords transformants » négociés éditeur par éditeur pour une période donnée, dont le tarif global compenserait le coût des APC pour permettre la transition vers le tout accès ouvert.


Vignette : © 3D Animation Production Company de Pixabay